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En Dordogne, des champignons du monde entier

Le Vernois Robert Bibié et son fils Pierre rapportent morilles, cèpes ou girolles séchés de toute la planète.

Comme beaucoup d’agriculteurs du pays vernois, Robert Bibié, 65 ans, était fraisiculteur. Et puis il a eu l’idée, il y a vingt ans, de procurer des fraises à « contre-saison » à ses clients, en partant les chercher notamment en Amérique du Sud. « En Argentine et au Chili, j’ai découvert qu’il y avait des morilles que les gens ramassaient et faisaient sécher. Un jour, on m’en a proposé deux tonnes ! » Il a fait ses calculs, appelé son banquier et acheté la marchandise avant même d’en mesurer les débouchés.

Grâce à ses contacts à Rungis, le nouvel importateur a trouvé des grossistes pour ses champignons du bout du monde. Petit à petit, il a constitué son réseau de producteurs et un portefeuille de clients en France. Aux morilles de Patagonie, puis du Cachemire en Inde ou de l’Alberta au Canada ou de Turquie , se sont ajoutés bien d’autres champignons sauvages.

Un très gros tri par qualité

Dans ses entrepôts et frigos vernois, les caisses arrivent de partout avec des produits odorants : cèpes de Macédoine ou de Bulgarie, girolles de Russie , mais également des mousserons, des trompettes-de-la-mort et même des oronges. Tous sont desséchés sur place après la cueillette et envoyés en poches scellées. « Nous faisons ensuite un très gros travail manuel de tri par qualité », explique Pierre Bibié, son fils de 23 ans, qui vient de rejoindre l’entreprise après des études de commerce. L’entreprise Andesol international, fonctionne avec trois personnes et quelques saisonniers lors des coups de bourre. Elle a pris sa place en France dans le négoce des champignons.

Parfum très concentré

Bibié père et fils continuent à arpenter la planète à la recherche de nouveaux producteurs qu’ils fidélisent. « Nos relations avec eux sont très importantes pour nous », insiste Robert. Une quinzaine de tonnes sont importées annuellement. Ces champignons partent dans les restaurants, les conserveries ou les commerces. Ils sont d’autant plus demandés les années où les récoltes en frais sont faibles. Ce n’est pas un hasard si les ventes les plus fortes sont en automne. « Leur parfum est très concentré et les cuisiniers l’apprécient », souligne Pierre. Ils ont perdu de 10 à 15 fois leur poids en eau. Il faut donc les réhydrater par trempage. Le résultat est parfois bluffant.

Source : https://www.sudouest.fr/dordogne/vergt/video-en-dordogne-des-champignons-du-monde-entier-2900848.php